L’homme vient du singe, dit-on, et il va au cimetière. Telle serait sa zoologie . Que fait-il en chemin ? De tout. Des zigzags, l’école buissonnière. Il se gratte le nez, il se lave les pieds, il fait empailler ses ministres, il accroche les morts aux sonnettes, une fois il a déterré le pape ; (…) On voit là que l’homme venu du singe, y retourne assez volontiers.
Alexandre Vialatte,
LHistoire du monde, de J. Duché, Zigzags de l'homme
Chroniques de la montagne (Éditions R. Laffont)

Si nous jetons les yeux sur l’intérieur de son corps nous éprouvons d’abord un sentiment de répulsion très vif ; sa ressemblance frappante avec l’organisation interne des animaux nous impressionne désagréablement.
M. de Plasman, Dieu et l’ouvrier, 1872
Dictionnaire de la bêtise et des erreurs de jugement
De G. Bechtel et J-C Carrière (R. Laffont)


(…) Remarquons au passage que si l’on dit « les animaux » au pluriel, on dit « l’homme » au singulier. Parce que l’homme est unique. De même, nous dirons que les animaux font des crottes, alors que l’homme sème la merde. L’homme est un être doué d’intelligence. Sans son intelligence, il jouerait dans l’herbe ou ferait des bulles au lieu de penser au printemps dans les embouteillages.
Grâce à son intelligence, l’homme peut visser des boulons chez Renault jusqu’à soixante ans sans tirer sur sa laisse. Il arrive aussi, mais moins souvent, que l’homme utilise son intelligence pour donner à l’humanité la possibilité de se détruire en une seconde. On dit alors qu’il est supérieurement intelligent. C’est le cas de M. Einstein, qui est malheureusement mort trop tard, ou de M. Sakharov, qui s’est converti dans l’humanisme enfermé, trop tard également. (…)
Chroniques de la haine ordinaire : Le règne animal (CD3)

L’homme est le seul animal suffisamment évolué pour penser à enfoncer des tisonniers dans l’oeil d’un lieutenant de vaisseau dans le seul but de lui faire avouer l’âge du capitaine. (…) Mais il a fallu l’avènement du christianisme pour que la pratique de la torture atteigne un degré de raffinement enfin digne de notre civilisation. (…) Aujourd’hui encore, quand on fait l’inventaire des ustensiles de cuisine que les balaises du Jésus’fan Club n’hésitaient pas à enfoncer sous les ongles des hérétiques, ce n’est pas sans une légitime appréhension qu’on va chez sa manucure.
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Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien nantis
Éditions du Seuil

(…) Ah, bien sûr, si au lieu de payer mon gaz ou d’aller acheter ma baguette bien cuite au bout de la rue comme tout le monde, si au lieu de trottiner platement dans l’existence banale de M. tout le monde, j’étais un héros de José Giovanni, alors, oui, vous seriez passionnés. Vous aimez ça les grosses brutes viriles avec du poil aux pattes qui se bourrent la gueule à l’alcool à brûler en descendant les chutes du Niagara. Ça vous excite les hypertrophiés du deltoïde qui s’éventrent à l’Opinel pour tuer le temps entre deux fusillades. Ca vous fait bander les bûcherons velus façon King Kong, qui se défoncent la tronche à coups de pioche les jours fériés, au lieu de regarder les films sur la Une, et qui finissent par mourir légèrement vivisectionnés en balançant par-ci par-là, par delà l’écran les sempiternelles banalités sensiblardes du mélo-phallocratique, et autres lieux communs poilus qui célèbrent immanquablement ces vibrantes manifestations sirupeuses et culturistes de l'amitié virile, avec un grand vit, si j’ose m’exprimer ainsi.
Réquisitoire contre José Giovanni (CD 3)

(…) Le savant le sait bien, lui, que sans la science l'homme ne serait qu’un stupide animal sottement occupé à s’adonner aux vains plaisirs de l’amour dans les folles prairies de l’insouciance, alors que la science seule, a su lui apporter patiemment, au fil des siècles, le parcmètre automatique et l’horloge pointeuse sans lesquels il n’est pas de bonheur terrestre possible. (…)Et s’il n'y avait pas la science, malheureux cloportes suintants d'ingratitude aveugle et d'ignorance crasse, s'il n'y avait pas la science, combien d'entre nous pourraient profiter de leur cancer pendant plus de cinq ans ?
Théâtre Fontaine : Je baisse


Chaque mois, nous rajouterons des illustrations pour enrichir les thématiques déjà traitées. Et quelquefois, avec l’accord des auteurs ou des producteurs, nous associerons d’autres artistes.

Ce mois-ci, l’extrait de l’album TRIPLEX de Thomas Fersen : « Les malheurs du lion » (Chez TÔT OU TARD) nous permet d’en remettre une petite couche sur les bestioles.

« Le lion est un gros con lâche et couard. (…) La plupart du temps, le lion ne chasse pas lui-même. Il n’a pas que ça à faire. Il dort. Il laisse à sa femelle le soin de chasser à sa place, ou bien il se planque derrière elle pour ne pas prendre un mauvais coup de patte de gnou dans ses nobles couilles royales. »


Revues de Presse :
Le tribunal des flagrants délires
Les chroniques de la haine ordinaire
Le théatre Fontaine
Le théatre Grévin


Pour me définir en tant qu’être humain, je reprends le définition d’Alexandre Vialatte : « L’homme est un animal à chapeau mou qui attend l’autobus 27 au coin de la rue de la Glacière ». On peut être désespéré d’être humble, mais ça remet les choses à leur place.
Libération 3 février 1983

Quand les hommes font autre chose que de la musique en bande, ça se termine toujours au Heysel.
Le Progrès de Lyon 20 mars 1987




Les bons conseils du Professeur Canevet :
Peut-on reproduire librement un texte de Pierre Desproges ?

Pour commencer, un petit cours de droit. Toute création de l'esprit (un texte, une image, une musique) appartient à son auteur, et ceci dès sa création. Une lettre adressée à votre percepteur ou le gribouillis que vous faites en téléphonant sont donc des oeuvres d'art (si, si), et sont protégées comme telles...
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Droit & Internet - http://www.canevet.com

Dernière Mise à Jour : le 4 février 2002
Ce site est mis à jour tous les mois. Si vous souhaitez être prévenu, cliquez ici. (Laissez-nous un petit mot au passage... nous lisons tout !)
Revenez très vite !

Prochaine mise à jour au mois de mars...












Au Studio-Théâtre de la Comédie-Française, le 16 et 21 janvier 2002 Christian Gonon lisait des textes de Pierre Desproges dans le cadre de « la bibliothèque de… »
Son travail semble avoir séduit, (nous avons d’ailleurs pu le constater nous-même) puisque la Comédie-Française a décidé de donner des représentations supplémentaires au Studio-Théâtre. Du 27 février au 3 mars - lectures tous les jours à 18 h 30.
Pour en savoir plus allez sur le site de la Comédie Française

Ou lisez ceci...
A partir du 13 novembre


l'Abrégé
Les meilleurs moments des réquisitoires, des chroniques et de la scène sur 3 CDs



Coffret Intégrale
La totalité de son oeuvre enregistrée sur 12 CD:

- 6 CD des "Réquisitoires" dont 2 CD inédits

-4 CD des "Chroniques de la haine ordinaire" dont 2 CD inédits

-2 CD de la scène.

Egalement disponibles à l'unité.

Marie-Ange Guillaume


Desproges Portrait
Aux éditions du Seuil


Les «Réquisitoires» du tribunal des flagrants délires

"Public chéri mon amour…"

(…) La première émission a lieu en septembre 1980. Pierre Perret essuie les plâtres au banc des accusés, et Luis Rego en garde un souvenir plutôt mitigé : "C'était nul. Une catastrophe. Villers m'a interrompu en cours de route parce qu'il me trouvait mauvais, et on s'est fait engueuler après. Moi, en tout cas. Pierre, je ne sais pas. Et puis, d'un seul coup, au bout d'un mois, on a appris que les auditeurs aimaient beaucoup…"

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