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C'est l'été |
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L'été ? Quelle horreur !
C'est la saison des joies vulgaires et des exultations de masse. En hiver, l'homo sapiens de base fonce la tête basse dans les frimas pour qu'on ne voit pas sa gueule, mais que revienne l'été, et voici qu'il relève le nez pour humer les petites brises le long des quais marins où il parade, derrière son ventre enveloppé, dans d'immondes chemises haïtiennes, avec sa grosse qui se pavane à son bras en jupette rase-bonbon de style abat-jour à cellulite, et leur progéniture braillarde qui caracole autour et font des ricochets pour stresser les mouettes et paniquer les harengs.
Même en ville, les gens commencent à se déguiser comme à la plage. Pourtant, rien n'est plus insultant à l’œil qu'un employé de banque bariolé ou qu'une sténodactylo facturière multiflorale. Au spectacle de se laisser aller luxuriant, l'homme de goût se prend à déplorer qu'on n'habille pas la France entière en gris muraille de chine, comme au bon temps de Mao;
Plus intolérable que tout, voici que resurgissent les tee-shirts à messages personnalisés.
Personnalisés ! Ô sordide exploitation du langage de foules. Ils sont un million d'assujettis sociaux blanc-navet à exhiber leur couenne dans un million de tricots de coton où l'on peut lire "je suis un rebelle", et ils bêlent et broutent dedans, tous ensemble et tous pareil, et ils appellent ça "un message personnalisé". Quelle dérision ! Quelle époque ! Vivement la guerre.
Chroniques de la haine ordinaire
(Extrait, existe uniquement en enregistrement sonore. Ce disque ressortira en novembre chez « Tôt ou Tard »)
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La plage est belle et le sable est fin de mi-juillet à la fin août, l’ouvrier parisien debout dans son caleçon coloré, les mains sur les hanches et tournées vers le large, se demande ce qu’il fait là. Il a le nez flamboyant au noroît, le cheveu qui moutonne à la brise, le regard étal, et l’humour à marée basse sous le flot montant des jacasseries balnéaires de sa belle-mère toujours recommencée.C’est une plage comme une autre, avec des joies simples de plages, et des jeux qu’on ébauche sans jamais les finir, avec des variqueuses épicières que la marée surprend, et que de bruyants fraiseurs-sertisseurs, couchés dans le clapot, la fraise sertie d’algues mortes et le nombril ensablé. Au midi surchauffé, des connes définitives brûlent au second degré avec un soin extrême, se craquèlent et se cloquent sans frémir d’un orteil, dans l’espoir fou de se donner au cuir la couleur brun luisant des cacas bien portants. Parfois, quand le vent souffle de la terre, des enfants d’imbéciles disparaissent au large sur le matelas pneumatique publicitaire des moteurs Fend-la-Bise. La mouette s’inquiète à peine de leurs cris déchirants quand le froid les saisit à la lune.
Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien nantis
(Extrait Saint Gilles Croix de Vie)
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DESPROGES S'EXPLIQUE |
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« Chaque été, Pierre Desproges vient se reposer du plus dur des labeurs (celui de faire rire), à Saint-Gilles-Croix-de-Vie et profite de la proximité du grand océan pour effectuer quelques époustouflantes démonstrations de planche à voile… »
OUEST France 24-25 AOUT 1985
Entretien avec Pierre Berruer
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Esprit d'équipe
"J'ai toujours fait des sports individuels. Je fais du vélo tout seul, je fais de la planche à voile parce que c'est un bateau où l’on est tout seul. Pas besoin de dire bonjour."
Y pense-t-il parfois, à la mort ?
"Perpétuellement, je ne pense qu'à ça. Je guette les signes du vieillissement, la planche à voile qui est un peu plus lourde sur l'épaule. Je m'écoute m'essouffler dans les escaliers, j'entends venir le cancer. J'essaie de le prévenir en riant beaucoup."
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Divergence culturelle
"En vacances, il était parfois énervant. Il avait un petit côté : la partie de boules c'est à telle heure et pas à telle autre, et après on fera ça. Moi, j'ai une approche plus méditerranéenne de la chose. En vacances, je fais beaucoup de progrès en hamac." (Guy Bedos)
DESPROGES, PORTRAIT
De Marie-Ange GUILLAUME
Aux éditions du Seuil
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Tribune d'Hélène Desproges
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Je n'ai jamais voulu apparaître directement, mais certaines de vos lettres me forcent à m'impliquer et à vous expliquer le pourquoi et le comment de ce site... Lire la suite
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Les bons conseils du Professeur Canevet :
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Peut-on reproduire librement un texte de Pierre Desproges ?
Pour commencer, un petit cours de droit. Toute création de l'esprit (un text
e, une image, une musique) appartient à son auteur, et ceci dès sa création. Une lettre adressée à votre percepteur ou le gribouillis que vous faites en téléphonant sont donc des oeuvres d'art (si, si), et sont protégées comme telles... Lire la suite
Droit & Internet - http://www.canevet.com
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Dernière Mise à Jour : le 5 Juillet 2001 |
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Revenez très vite !
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Prochaine mise à jour au mois de septembre...
on ne sait pas encore quoi...
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Marie-Ange Guillaume
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Desproges Portrait
Aux éditions du Seuil
Tracer le portrait dun électron libre nest pas une sinécure. Chaque fois quon le range dans une case, il sagite pour en sortir. Il est marrant mais il ne fait pas partie de la grande famille des comiques. ( Cette seule idée le glaçait.) Il nest pas de droite, ni de gauche, ni spécialement limousin. Athée, il est désolé de lêtre. Désespéré, il connaît des bonheurs foudroyants. Brutal, il manie les délicatesses les plus raffinées. Bon vivant, il se ronge dangoisse. Violemment ému par la moindre trace dhumanité chez ses congénères, il est misanthrope il trouve ça inconfortable, dailleurs. Fidèle jusquà la tombe en amitié vraie, il soffre parfois des passions ravageuses pour des gens qui le navrent assez rapidement il les oublie avec désinvolture, ce qui plonge ces gens-là dans la frustration. Cest un teigneux très tendre, un sagouin extrêmement courtois, un méchant dune gentillesse rare
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