La culture, c'est comme l'amour. Il faut y aller par petits coups au début pour bien en jouir plus tard.
Réquisitoire André Balland

Les imbéciles n'ont jamais de cancer. C'est scientifique.
Almanach
Noël au scanner, Pâques au cimetière.
Almanach
Moi, j'ai pas de cancer, j'en aurai jamais je suis contre.
Almanach
Il y a si longtemps maintenant que j'attends mon cancer: je ne vais quand même pas partir sans lui...
Chroniques de la haine ordinaire
Plus cancéreux que moi, tumeur !
Almanach
S'il n'y avait pas la science, malheureux cloportes suintants d'ingratitude aveugle et d'ignorance crasse, s'il n'y avait pas la Science, combien d'entre nous pourraient profiter de leur cancer pendant plus de cinq ans ?
Texte de scène

J'en ai vu, dans le show-biz, ramper de si peu dignes et si peu respectables qu'ils laissaient dans leur sillage des rires de complaisance aussi visqueux que les mucosités brillantes qu'on impute aux limaces.
Chroniques de la haine ordinaire
On ne dit plus un avortement mais une interruption volontaire de grossesse, ceci afin de ménager l’amour-propre du fœtus.
Fonds de tiroir
Peut-on appeler "écrire" n'importe quelle tentative de représentation d'une ébauche de pensée par le biais de symboles graphiques incohérents couchés dans le désordre au mépris total de la grammaire, de la syntaxe, de l'orthographe et du souvenir de mon aïeule Germaine Philippin, institutrice de l'époque missionnaire, qu'une cédille oubliée décourageait aux larmes.
Chroniques de la haine ordinaire

Dieu a dit : "tu aimeras ton prochain comme toi-même", c'est vrai. Mais Dieu ou pas, j'ai horreur qu'on me tutoie, et puis je préfère moi-même, c'est pas de ma faute.
Textes de scène
Je résiste à la tentation de m’asseoir à la droite de Dieu de peur que ça soit bon. C’est par morale chrétienne.
Fonds de tiroir
Je viens de rompre avec Dieu.
Je ne l'aime plus.
En amour, on est toujours deux. Un qui s'emmerde et un qui est malheureux.
Depuis quelque temps, Dieu me semblait très malheureux
Alors, j'ai rompu.
Chroniques de la haine ordinaire
Même dans les déjeuners plutôt gais, il arrive toujours un moment où un ange passe, Dieu sait pourquoi puisque c’est lui qui le fait passer.
Chroniques de la haine ordinaire : Darius et Pompom (inédit)

Vieux parents, vous tous qui déclinez en parasites, accrochés à vos familles, sachez vous éteindre sans bruit, comme un réfrigérateur qui cesse de trembloter quand on le débranche. En toutes circonstances, effacez-vous, gémissez doucement, claudiquez sans à-coups, emmitouflez vos vieux os, gantez vos arthrites métacarpiennes disgracieuses, étouffez vos tristes toux matinales, minimisez vos cancers, c'est une simple question de délicatesse.
Manuel de savoir vivre à l'usage des rustres et des malpolis
À trop manger sa mère on devient orphelin.
Almanach
Les orphelins ne s'imaginent pas l'acharnement à survivre dont sont capables certains octogénaires pour le seul plaisir de raconter leurs congés payés au Tréport en 36 à des gens qui s'en foutent. Ça dort à peine trois heures par nuit, ça consomme cent vingt-cinq grammes de mou par jour, ça ne tient pas plus debout qu'un scénario de Godard, mais ça cause...
Chroniques de la haine ordinaire
Quéquette en juin, layette en mars.
Almanach

Si quelqu’un ne voit pas le rapport entre Aragon et Henri III qu’il nous écrive : il a gagné un bilboquet.
Fonds de tiroir

On ne m’ôtera pas de l’idée que, pendant la dernière guerre mondiale de nombreux Juifs ont eu une attitude carrément hostile à l’égard du régime nazi.
Textes de scène
Quand quarante mille Juifs s’entassent au Vel d’Hiv’, il faudrait être armé d’une singulière mauvaise foi pour les taxer de snobisme.
Fonds de tiroir
« Faute avouée est à moitié pardonnée », disait Pie XII à Himmler.
Fonds de tiroir
Il faut toujours faire un choix, comme disait Himmler en quittant Auschwitz pour aller visiter la Hollande, on ne peut pas être à la fois au four et au moulin !
Textes de scène
C'est plus fort que moi : plus la situation est sombre, plus j'en ris. Juif aux années sombres, j'aurais sans doute contrepété aux portes des chambres à gaz, n'eussent été les menaces du fouet. (j'ai horreur qu'on me fouette quand je contrepète.)
Chroniques de la haine ordinaire

Conseils aux centenaires : dépêchez-vous.
Fonds de tiroir
Si c'est les meilleurs qui partent les premiers, que penser des éjaculateurs précoces.
Fonds de tiroir
Qu’est-ce que le premier janvier, sinon le jour honni entre tous où des brassés d’imbéciles joviaux se jettent sur leur téléphone pour vous rappeler l’inexorable progression de votre compte à rebours avant le départ vers le Père Lachaise…
Cet hiver, afin de m’épargner au maximum les assauts grotesques de ces enthousiasmes hypocrites, j’ai modifié légèrement le message de mon répondeur téléphonique. Au lieu de dire « Bonjour à tous», j’ai mis « Bonne année mon cul ». C’est net, c’est sobre, et ça vole suffisamment bas pour que les grossiers trouvent ça vulgaire.
Chroniques de la haine ordinaire

Dieu, hostie ou pas, est un plat qui se mange froid.
Fonds de tiroir
Si on ne parlait que de ce qu'on a vu, est-ce que les curés parleraient de Dieu ? Est-ce que le pape parlerait du stérilet de ma belle-sœur ? Est-ce que Giscard parlerait des pauvres ? Est-ce que les communistes parleraient de liberté ? Est-ce que je parlerais des communistes ?
Textes de scène
Aujourd’hui encore, quand on fait l’inventaire des ustensiles de cuisine que les balaises du Jésus’fan Club n’hésitaient pas à enfoncer sous les ongles des hérétiques, ce n’est pas sans une légitime appréhension qu’on va chez sa manucure.
Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien nantis
L’Ascension : Tout Jésus plongé dans la prière reçoit une poussée de bas en haut qui le renvoie chez son papa. C’est le théorème de l’ascenseur.
Chroniques de la haine ordinaire :Jours de fête (inédit)
Le seul remède à la vie, c’est la mort librement consentie. L’exemple vient d’en haut : « Suicidez-vous jeune, vous profiterez de la mort », nous dit le Christ avant de s ‘autodétruire sur la croix à l’aube de sa trente-troisième année. (*)
* Si le Christ ne s’est pas suicidé, c’est que je n’ai rien compris au Nouveau Testament.
Vivons heureux en attendant la mort
Noël célèbre la naissance de Jésus Christ, fils de Dieu, venu sur terre pour effacer les péchés du monde, mais il avait oublié sa gomme.
Chroniques de la haine ordinaire :Jours de fête (inédit)

Ça y est. Ça recommence. Y'a ma libido qui me chatouille. J’arrive plus à bosser. Coucher, baiser, sauter, y a plus que ça qui compte, je n’arrête pas.
Samedi, j’étais tellement obsédé que j’ai sauté deux repas, j’ai baisé le fisc, et j’ai même couché avec allégresse quelques alexandrins sublimes sur le déclin de la rose.
Chroniques de la haine ordinaire
Je suis un peu obsédé. Remarquez, j'ai de qui tenir. Mon père est bisexuel. Ma mère est trisexuelle. J'ai un oncle octosexuel. Et mon chat a neuf queues. C'est énorme. Même ma sœur qui est militante lecanuettiste ne pense qu'au sexe. Cela ne prouve-t-il pas, à l'évidence, que l'on peut être à la fois marginale ET clitoridienne.
Textes de scène
L’amour... il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui le font. À partir de quoi il m’apparaît urgent de me taire.
Fonds de tiroir