Le nazisme  tombé en désuétude en 1945 – excellente année pour les bordeaux rouges, encore qu’on puisse lui préférer 1947 -, prônait le racisme, le militarisme, le progrès social et l’assiduité aux carnavals métalliques avec flambeaux et oriflammes à grelots.
       Décidés à étendre le territoire allemand au nom de la théorie de l’espace vital, les nationaux-socialistes (…) avaient cru remarquer accessoirement que la race germanique engendrait des surhommes beaux, grands, blonds, sobres en humour et élégamment bornés. Forts de quoi, ils s’obstinèrent pendant des années à exterminer les petits bruns dont certains véhiculaient sournoisement le virus du coryza, voire un atavisme austro-polonais douteux ou une prédilection suspecte pour la carpe farcie et les poivrons à l’huile.
       Pour attirer les petits bruns, les nazis avaient imaginé de les envoyer à la campagne dans des bungalows de bois relativement frustres, au cœur d’immenses clubs privés très bien protégés des curieux par des gardes assermentés et leurs chiens, de race également.
       Pour atténuer les souffrances des petits bruns finissants, les nazis les endormaient au gaz avant de les empiler dans la cour. Contrairement à la rage, le nazisme n’est pas remboursé par la Sécurité Sociale. Il est pourtant contagieux. Sa prévention passe obligatoirement par le respect des synagogues, le mépris de la mitraille et un minimum de réceptivité cordiale au chant plaintif des violons tziganes.
Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien-nantis
Éditions du Seuil


       (…)
       Le rire, parlons-en, et parlons-en aujourd’hui, alors que notre invité est Jean-Marie Le Pen. Car la présence de M. Le Pen dans ces lieux plus souvent voués à la gaudriole parajudiciaire pose problème. Les questions qui me hantent, avec un «H» comme dans Halimi, sont celles-ci :
       Premièrement, peut-on rire de tout, deuxièmement peut-on rire avec tout le monde ?
       A la première question je répondrais oui sans hésiter. (…)
       Deuxième point, peut-on rire avec tout le monde ?  c’est dur ! Personnellement il m’arrive de renâcler à l’idée d’inciter mes zygomatiques à la tétanisation crispée. C’est quelques fois au-dessus de mes forces dans certains environnements humains. La compagnie, par exemple, d’un stalinien pratiquant me met rarement en joie. Près d’un terroriste hystérique, je pouffe à peine. Et la présence, à mes côtés, d’un militant d’extrême droite assombrit couramment la jovialité de cette mine réjouie. (…)
Réquisitoire contre Jean-Marie Le Pen
CD 3 chez « tôt ou tard »

       (…) Ce n’est pas toujours évident de reconnaître au premier coup d’oeil un juif d’un anti-sémite , naguère, du temps de mes parents, on reconnaissait facilement les juifs, ils avaient les lobes des oreilles pendants, les doigts et le nez crochus, et la bitte à col roulé. Mais de nos jours ils se font raboter le pif et raccourcir le nom pour passer inaperçus. Voyez Jean-Marie Le Penovitch. Ne dirait-on pas un Breton ?
« Que choisir ? » Théâtre Grévin
Éditions du Seuil
Et CD chez « tôt ou tard »

       (…) On ne m’ôtera pas de l’idée que, pendant la dernière Guerre mondiale, de nombreux juifs ont eu une attitude carrément hostile à l’égard du régime nazi .
Il est vrai que les Allemands, de leur côté, cachaient mal une certaine antipathie à l’égard des juifs.
Ce n’était pas une raison pour exacerber cette antipathie en arborant une étoile à sa veste pour bien monter qu’on n’est pas n’importe qui, qu’on est le peuple élu, et pourquoi j’irais pointer au vélodrome d’hiver, et qu’est-ce que c’est que ce wagon sans banquette, et j’irai aux douches si je veux… Quelle suffisance !
« On me dit que des Juifs se sont glissés dans la salle ?»
Théâtre Fontaine
Éditions du Seuil
Et CD chez « tôt ou tard »



Les Juifs, c’est un thème qui t’est cher !

Je suis né en 1939. Je n’ai pas de souvenir de mes cinq ans ou de mes six ans, mais savoir que je suis né à cette époque-là, qu’il s’est passé ce qui s’est passé vis-à-vis des Juifs, c’est un truc que je n’ai toujours pas compris, au sens fort, comme je ne comprends pas Dieu.

Tu ne comprends pas l’antisémitisme ?

Si, l’antisémitisme je le comprends très bien, toutes les formes de racisme, je les comprends. Mais que des gens, des administrateurs justement, aient envoyé des gens par parquets de mille se faire occire au nom du racisme, c’est un truc, je ne comprends pas... Que mes parents, par exemple, aient vu ça, à une époque qui est la mienne. Ce n’est pas les Huns, ce n’est pas Attila, c’est la semaine dernière. Alors je n’ai jamais compris avec ma sensibilité, mon intelligence... C’est quelque chose que je ne peux pas comprendre. Par rapport à mes quarante-sept ans, presque mon demi-siècle sur terre, c’est la chose sur laquelle je reviens souvent parce que je ne comprends pas. Je trouve ça fabuleusement inimaginable que des êtres humains puissent commettre ça... C’est pour ça qu’à la limite ces gens qui développent les théories selon lesquelles les camps de concentration n’ont jamais existé !!! Je plaisante là, bien évidemment, mais ça dépasse tellement mon entendement...

La seule certitude que j’ai, c’est d’être dans le doute
Entretien avec Yves Riou et Philippe Pouchain
Éditions du Seuil


Peut-on reproduire librement un texte de Pierre Desproges ?

Pour commencer, un petit cours de droit. Toute création de l'esprit (un texte, une image, une musique) appartient à son auteur, et ceci dès sa création. Une lettre adressée à votre percepteur ou le gribouillis que vous faites en téléphonant sont donc des oeuvres d'art (si, si), et sont protégées comme telles...
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Dernière Mise à Jour : le 6 Juin 2002
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A partir du 13 novembre


l'Abrégé
Les meilleurs moments des réquisitoires, des chroniques et de la scène sur 3 CDs



Coffret Intégrale
La totalité de son oeuvre enregistrée sur 12 CD:

- 6 CD des "Réquisitoires" dont 2 CD inédits

- 4 CD des "Chroniques de la haine ordinaire" dont 2 CD inédits

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Egalement disponibles à l'unité.

Marie-Ange Guillaume


Desproges Portrait
Aux éditions du Seuil


Les «Réquisitoires» du tribunal des flagrants délires

"Public chéri mon amour…"

(…) La première émission a lieu en septembre 1980. Pierre Perret essuie les plâtres au banc des accusés, et Luis Rego en garde un souvenir plutôt mitigé : "C'était nul. Une catastrophe. Villers m'a interrompu en cours de route parce qu'il me trouvait mauvais, et on s'est fait engueuler après. Moi, en tout cas. Pierre, je ne sais pas. Et puis, d'un seul coup, au bout d'un mois, on a appris que les auditeurs aimaient beaucoup…"

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