Quand Pierre Desproges parle de sa jeunesse :

" Je me sens bien dans ma peau maintenant que j'ai quarante-sept ans. Ce n'est pas quelque chose que j'ai senti à chaque époque de ma vie. Et quand je fais un retour en arrière, je n'ai aucun regret ... La jeunesse, pour moi, ça représente des boutons sur la gueule... Un malaise, c'est une idée de malaise.
J'ai été un adolescent boutonneux, boursouflé d'acné et d'amour raté ... C'est une période triste où je n'étais pas décisionnaire de ce que je faisais alors que je suis très individualiste, très indépendant. Je dépendais de ma famille, de mes maîtres... L'enfance, je n'aimais pas, je me suis emmerdé. "
La Seule certitude que j’ai c’est d’être dans le doute
Entretien avec Yves Riou et Philippe Pouchain

" Je n’ai rien fait socialement avant trente ans, je n’avais pas envie de faire quoi que ce soit. Je n’ai jamais pensé une seconde faire ce que je fais aujourd’hui. Ni quoi que ce soit d’ailleurs.(…) J’avais un tempérament d’artiste. Je n’étais pas banal, pas « normal » si on prend l’employé de banque comme étalon de base de la normalité. En revanche j’écrivais beaucoup, je composais des chansons, j’enregistrais plein de choses sans jamais penser les faire entendre à quelqu’un, encore moins en faire un métier...
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PIERRE DESPROGES : Mes 20 ans
Un interview d’Anne Placier — L’ÉTUDIANT mai 1986

" Ma maman me faisait porter des pantalons de golf. J'étais habillé en Tintin ! J'avais le pantalon de golf et les chaussettes écossaises à l'heure où les premiers parvenus portaient des blue-jeans. Ça, j'en ai beaucoup souffert. Maman, je ne te pardonnerai jamais. "
L’agenda de… Pierre Desproges
Emission de Nicolat Hulot sur France Inter octobre 1986

(…) "Mes parents m’avaient mis en pension, et je ne suis pas du tout fait pour ça, je ne suis pas sociable. Brassens disait : « Quand on est plus de quatre, on est une bande de cons », moi je pense que c’est quand on est plus de deux, même plus d’un. (…) J'étais prêt à tout pour en partir — à faire semblant d'être malade, à me suicider à moitié. J'étais anormalement peu doué pour la vie communautaire et traumatisé par la séparation — surtout d'avec ma mère. Au bout de trois mois, comme c'était intenable, le proviseur a dit : vous pouvez le reprendre, j’avais 13 ans, et ma mère m'a accueilli à Paris sur un quai de gare, et elle m'a dit : "Oh lala ! Tu as les cheveux longs !"C’est la première chose qu’elle m’a dit. C'était un détail et je ne lui en ai jamais reparlé, mais c'est quelque chose que je porte encore. La preuve, c'est que je pourrais vous décrire les gens dans cette gare, la couleur de ma valise, la couleur du chapeau qu'elle portait. (…) Je l'ai ressenti comme une incompréhension fondamentale…
« Entre les lignes, entre les signes »
une émission de Françoise Hardy sur RMC

"Conduis-toi en homme, ça doit remonter à mon enfance. Je vois très bien mon père me dire ça. Mon père ou Saint-Exupéry."
Desproges, portrait
de Marie Ange Guillaume

" J ’ai eu une enfance ennuyeuse mais pas malheureuse. "
Les Numéros 1 de demain d’Olivier de Rincquesen
EUROPE 1 1984

« Je n’ai jamais eu la chance de vivre une enfance malheureuse. Je n’ai jamais prospecté dans les poubelles à la recherche d’une improbable nourriture… »
PARIS Village
propos recueillis par Zoé Cadiot 1986

L’enfance de Pierre Desproges vue par Marie-Ange Guillaume
"L'enfance… j'aimais pas, je me suis emmerdé."
L'enfance n'est pas sa saison préférée, mais un portrait se doit de commencer par là, sinon on n'y comprend rien. On ne comprend pas, par exemple, pourquoi Desproges va cultiver toute sa vie un goût féroce de la liberté, assorti d'un rejet violent de tout ce qui peut ressembler à une limite, une entrave, une astreinte, un piège, une cellule — même capitonnée. On comprend déjà mieux si l'on voit qu'il a vécu son enfance comme une morne plaine et sa jeunesse comme une humiliation. "La jeunesse, toutes les jeunesses, sont le temps kafkaïen où la larve humiliée, couchée sur le dos, n'a pas plus de raisons de ramener sa fraise que de chances de se remettre toute seule sur ses pattes." On comprend pourquoi il va ramener sa fraise à ce point-là.
Donc, Pierre Desproges naît à Pantin le 9 mai 1939 et, très vite, se met à ressembler à "un archange avec d'admirables cheveux blonds bouclés" et "un caractère très taquin", témoigne sa maman à la radio. « Un archange taquin… Maman !… Elle minimise quand elle parle de taquinerie. J'étais quasiment sadique. Un archange… Maman, rappelle-toi, j'avais une tête de poire quand je suis né… Et d'abord, pourquoi elle parle, ma mère ? Qu'est-ce que c'est que cette façon d'emmerder ma famille ? »
Extrait de « Desproges, portrait »
de Marie-Ange Guillaume aux Éditions du Seuil

L’enfance de Pierre Desproges vue par le Docteur Renaud (psychologue)
- Il y a un blocage chez vous… une difficulté face aux femmes… c’est l’âme du petit Pierre Desproges qui a des difficultés avec la gente femelle…
- Ah bon !!! En tout cas, les difficultés que j’ai eues avec la gente femelle, cela serait plutôt avec ma mère qu’avec ma femme ou mes maîtresses…
- Vous me l’apportez sur un plateau. Le petit Pierre face à l’image maternelle, c’est ce que j’avais subodoré enfin vous êtes passé par-dessus…
- Par-dessus ma mère ! Jamais, je n’oserais pas…
« PSYCHOTEST »
en compagnie du Dr Renaud. RMC 1984

Tribune d’Hélène Desproges
Je n’ai jamais voulu apparaître directement, mais certaines de vos lettres me forcent à m’impliquer et à vous expliquer le pourquoi et le comment de ce site… Lire la suite

Les bons conseils du Professeur Canevet :
Peut-on reproduire librement un texte de Pierre Desproges ?

Pour commencer, un petit cours de droit. Toute création de l'esprit (un texte, une image, une musique) appartient à son auteur, et ceci dès sa création. Une lettre adressée à votre percepteur ou le gribouillis que vous faites en téléphonant sont donc des oeuvres d'art (si, si), et sont protégées comme telles...
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